Défonçons-nous tous ensemble
Cahoua, Crème, Noisette, Jus, Américano, Petit noir, Jus de chaussette…
Quand avez-vous croisé une telle richesse sémantique ? N’était-ce pas dans ce rêve fabuleux que vous faisiez régulièrement, il y a quelques années ? Vous y dealiez de la cocaïne dans votre école de commerce, vous enrichissant facilement avec votre professeur de marketing déjanté et complice, passant la drogue sous des noms et par des stratagèmes dont l’inventivité était rendue infinie par l’accès direct à vos propres stocks.
À chaque tasse d’espresso que nous posons sur notre bureau vaste et pacifique, nous contemplons la fumée légère sous laquelle patiente une version améliorée de nous-mêmes. C’est que notre rythme de vie débridé ne sait s’accommoder d’autres choses que de cette drogue dure que nous ingurgitons en quantité déraisonnable, rythmant nos journées fleuves d’une succession de rapides dangereux, frais et revigorants.
Nous avons évidemment testé le thé, envisageant un temps de devenir l’équivalent humain d’un lac sans rides japonais mais vraiment, nous détestons cette boisson. C’est qu’à chaque gorgée, nous subissons la désagréable impression d’être plongés dans notre bain et d’y boire la tasse.
Les accrocs au breuvage chinois nous en voudront évidemment. Mais, chers buveurs de thé, nous sommes bien étonnés de vous surprendre si souvent à briser la fidélité à votre infusion aqueuse. Car nous vous voyons, plongeant vos fines lèvres dans la créma épaisse de l’irrésistible espresso, laissant glisser, à travers vos yeux mi-clos, comme en léger chuchotement, « what else ? »…
Infusant avec une lenteur irréelle et bu en quantité astronomique par ses adeptes, nous pensions que le thé n’était que de l’eau molle et chaude. Mais ce n’est qu’après avoir frisé une tachycardie léthale, lors d’une dégustation de thé de 4 heures par un maître japonais resté aussi placide qu’une feuille d’algue Nori grillée que nous avons compris que les buveurs de thé étaient des gens hardcore.
Nous n’évoquerons qu’en détour les accrocs aux boissons sucrées. Nous ne comprenons qu’à moitié Coca et pas du tout Pepsi qui tenta il y a quelques années de nous acheter. Pepsi aurait le même goût que Coca - qu’ils nous disaient. Mais vu que nous buvons Coca uniquement pour profiter de la vue de leur bouteille parfaitement gaulée, nous avons renvoyé le camion de parasols logotypés et leurs tarifs préférentiels vulgaires.
Nous sommes par contre bien émus de voir combien vous êtes nombreux à vous shooter à notre citronnade parfaite, dont la recette nous a été gribouillée par l’étoilé le plus pointu et rock’n’roll de Paris.
C’est dans une volonté de ne pas soigner vos addictions mais de protéger votre portefeuille d’une inflation devenue lubrique que nous lançons COFFEE CLUB.
Un Club pour faire de l’entre-soi sous influence.