Ce n’est pas avec notre niveau d’anglais que nous vous aiderons à traduire le mot Thanksgiving*. Il faut dire que nos professeurs d’anglais n’avaient de commun avec le Royaume-Uni qu’une vague passion de jeunesse pour Hugh Grant et le prince Harry*. Et de cette excitation britannique primordiale, il ne restait généralement plus grand chose à part une inclination sérieuse pour les chips Tyrells au vinaigre. Il faut dire que la vie était passée par là.

Thanksgiving… Le seul jour où les Américains mangent aussi bien que les Français. Enfin, corrigeons. Le seul jour, où les Américains « pensent » manger aussi bien que les Français. Car chers amis du vaste pays, faire bouillir des choux de Bruxelles ne fait pas de vous des Alain Ducasse. Nous nous souvenons d’un bon ami, triste à mourir de ne pas pouvoir trouver en France une dinde de 10kg, pensant que « bigger is always better ». Mais non, ici, même notre volaille est taille fashion week. Car vous avez bien raison, notre « délicat » est comme cela, petit et difficile d’accès.

Et nous comprenons votre douleur, vous, les cowboys du Far West. Car ce que vous avez enfanté est tout l’inverse : le grand et le « bon tout de suite ». Un bon gros burger n’est pas une aventure pour le palais, une balade aux notes boisées, chaudes et rondes, mais un uppercut. Et quand vous inventiez le ketchup, c’était un coup de boule, et non un long roman que vous posiez sur la table de la cuisine mondiale. Voilà, votre génie.

Alors, en cette bonne journée, nous vous remercions. Merci de nous permettre jour après jour, d’offrir à nos clients la jouissance d’un plaisir efficace. Et nous continuerons à vous accueillir, amis américains, avec le plus grand des bonheurs. Car nous le savons, nous sommes le refuge culinaire de vos expéditions françaises où le foie de canard gavé et le lapin à la royale sont la crête d’une ascension au milieu de laquelle, essoufflés par les avalanches de fonds de sauce, vous vous demandez, au plus profond de votre être... can’t we just get a good burger ?

Nous nous égarons encore une fois dans cette newsletter. On nous avait simplement demandé de vous annoncer qu’en cette journée sacrée, nous vous offrons des Pecan Pie ! Yallah !


*La journée des « donnages de mercis » ?

*Il nous semble que concernant Harry et William, il y eut toujours deux clans. Le barberousse a toujours eu notre faveur face au William qui, dès ses 10 ans, faisait déjà vieux. Quant à leur femme respective, nous signons évidemment pour Kate et surtout pas pour l’Américaine en legging.